mercredi 6 décembre 2017

Une page qui se tourne...



C'est une page qui se tourne.
Il le faut. Elle le doit.
Elle me file depuis trop longtemps entre les doigts.

J'ai tenté de la suivre ligne à ligne.
Lentement. En me laissant le temps.
En oubliant mon sentiment d'urgence qui trépigne.

Mais ma tête reste lourde et vide
d'espoirs mais pas de lendemains morbides...

J'en perds le fil. Encore et encore, jusqu'à ne plus la distinguer.
Rien qu'un tourbillon noir et blanc,
en fous mouvements,
accélérés, projetés...

Un paysage flou, à travers une vitre de pluie, brouillé
Qui ne laisserait entrevoir que des lambeaux délavés.

Voici venu mon avenir, floué,
La page et le livre, floutés.
Les mots dans ma gorge, coincés.
Mes émotions sur mes joues, pleurées...

NON !
Je ne pleure pas...
Non...
Je ne pleure pas, je m'essore l'âme.
Non.
Je ne pleure pas, je nourris mon psychodrame...

Trop lourd, mon bras cède sous le poids de l'arme.
Et le livre tombe...

...

Plus tard, vient le soleil. Il se lève.
Sa main tendre me tire d'un rêve.

Près de moi, il l'éclaire.
Le livre est ouvert.
La page est toujours là...
Elle ne se tourne pas.
Elle me défie de son regard qui n'est que lumière.
Elle est en fait plus blanche qu'un matin froid d'hiver...

***

Pour les Impromptus Littéraires sur le thème de la semaine.

samedi 25 novembre 2017

Mouvements

Œuvre de MIRÓ dont je ne connais pas le nom 
(mais si vous le connaissez, je suis preneuse, s'il vous plaît, merci), 
 Issue des photos de notre voyage à Majorque édition 2017, photos en cours de traitement.
Je tombe sur cette photo, revois l'émotion de l'instant et saisis mon stylo.
Depuis le temps.
Ô Joie !
L'inspiration est joueuse...


 ***

Comme un si long mouvement
qui, même lent, aurait de l'allant
qui, pourtant, me donnerait de l'élan
suffisamment pour saisir l'instant
m'y accrocher de toutes mes dents
et le mordre jusqu'au sang
l'immobiliser, ainsi, vivement,
l'immortaliser, là, céans !
pour vivre enfin maintenant
pour enfin vivre, seulement...

mercredi 15 mars 2017

Provoquer le destin



provoquer le destin
secouer les lendemains

se mettre la tête à l'envers
pour casser les reins aux travers

tuer le cri des galères
tordre le cou aux misères

déposer les larmes
et oublier tout ce vacarme

saisir toutes les mains
choisir un chemin

provoquer le destin
écouter son instinct

secouer les lendemains
pour les retrouver sereins

et exiger qu'enfin cesse
cette vie quotidienne qui m'agresse
retrouver l'allégresse
et l'aisance de mes gestes tout en délicatesse...