jeudi 30 juillet 2015

Deux ans déjà

Écrit il y a deux ans. Déjà... Retrouvé dans un carnet enfoui au fond d'un carton. Parce qu'il en reste même après deux ans. Hé bah ouais.

Je me retourne et jette un dernier regard.

8 ans finalement. 8 ans dans son antre, protéger par ses murs, couverts par son toit. Elle nous aura aimés autant qu'on l'a aimée. 8 ans passés dans ses 5 pièces, des litres de peinture, des kilos de carrelages, des paquets de parquet, des fenêtres et des meubles.

Notre premier achat, nos premières fins de mois difficiles, nos premiers émois de jeunes parents, nos nuits sans sommeil pour un biberon ou une engueulade, du bonheur et des batailles à coup de mots pour en avoir le dernier.

Je me retourne et jette un dernier regard sur cet amas de souvenirs, de rires, de larmes, de désespoirs certains soirs, d'expériences nouvelles, d'espoirs en l'avenir, de découvertes parfois fort désagréables. Et des envies. Beaucoup d'envies... de chocolat, d'enfant, d'autre chose, d'avoir un patron moins con...

Beaucoup de matériel, des chats, de la vaisselle, de la tristesse, des silences et des éclats de voix. Et des larmes aussi. Encore... Parce que je suis comme ça. Suffisamment pour alimenter une rivière. Voire deux. Si ce n'est, une mère.

Des prises de conscience. Parfois douloureuses, souvent salutaires. De la nostalgie, du ressenti, une main tendue et puis une vie. Le plus beau de nous.

Des anniversaires, de la famille qui s'entasse dans la joie, des voisins en or, la poussière qui s'amasse, et la douceur d'une caresse.

Une bobine qui s'évide contre un cœur qui s'emplit. Des erreurs, des remords mais peu de regrets. Des décisions pas toujours bonnes. Des conséquences pour ma pomme...

Je me retourne et jette un dernier regard. Le silence se fait et j'entends le murmure de nos vies durant ces 8 années qui nous ont tant grandis.

Mes cartons sont faits mais mes pièces paraissent encore pleines de tout ce que je ne peux emporter avec moi. De ce que je dois laisser là. De tout ce qui ne rentre pas, ni dans le camion, ni dans mes poches. Reste une partie de moi qui sera étiquetée "Moissy", que je referme doucement, surveillant que rien ne pourra s'échapper.