jeudi 31 juillet 2008

Je lis...

Depuis le 18 juillet dernier où je m'épanchais (encore) sur Douglas Kennedy (Rien ne va plus et La poursuite du bonheur), je me suis enfilée - désolée mais il n'y a pas d'autre mot pour décrire au mieux la boulimie de mots dont je suis victime - trois bouquins sans liens entre eux.

Le premier, pour couper un peu d'avec Kennedy, fût Le charme des liaisons* de Madeleine Chapsal. Dans ce que j'en ai pensé, il y a un peu de positif et un peu négatif.

Le positif d'abord : ce petit livre se lit vite, facilement et n'est pas désagréable. Du petit positif, j'avoue...

Le négatif ensuite : le scénario est, à mon sens, convenu. Plus d'une fois, je me suis dit : "il va se passer ça" et il s'est passé ça...

Bah, je n'aime pas ça. J'adore être surprise par la vie (plus positivement que négativement, hein ... pas la peine d'envisager de fiche en l'air l'harmonie nouvelle qui a repris ses droits sur ma vie ces derniers mois sinon je m'énerve...), c'est donc valable pour mes lectures aussi !

Donc... suivant !

Le deuxième fût Les désarrois de Ned Allen** de ........................ Douglas Kennedy.

Oh hé, ça va, pas la peine de me regarder comme ça, hein ! J'ai dit "pour couper un peu". Alors je considère que 272 pages, ce n'est pas mal déjà !

Je disais donc Les désarrois de Ned Allen. C'était bien.

Bon, okay, j'avoue, j'ai été déçue. Jusque là, c'est celui qui m'a le moins interpellé. Le scénario est cependant bien ficelé et plein de rebondissements. Sauf que la fin est bâclée... Alors, oui, je suis déçue. Je pense qu'il est temps que nous fassions un break, lui et moi.

Et c'est là que sans même laisser le temps à mes neurones de refroidir (en même temps vu le temps ces derniers jours, je n'essaie même plus !) que j'ai embrayé sur Le serrurier volant*** de Tonino Benacquista illsutré par Tardi. Et là, j'ai été emballée !

Une histoire de tous les jours qui pourrait arriver à n'importe qui et qui illustre parfaitement l'évolution de la pensée d'un homme, de son regard sur la vie au fil de son histoire personnelle, des épreuves qu'il rencontre et dépasse et des bonheurs qui s'offrent à lui.

J'aime beaucoup Benacquista. J'ai déjà eu l'occasion de le dire l'an dernier et le confirme aujourd'hui. Ces livres sont emprunts d'une grande humanité, de beaucoup de sincérité, d'ouverture sur le monde et d'un peu de cynisme, juste ce qu'il faut.

Et maintenant me direz-vous ?

J'ai débuté un livre de Haruki Murakami dont je n'ai jamais parlé mais qui vaut également le détour. Il a une façon bien à lui d'écrire. Mais c'est bien tout ce que je vous en dirais pour l'instant !

Bien, la température est un peu descendue. La pluie bruisse doucement dans les arbres.

Avec tout ça vendredi est déjà là.

Bonne nuit !


* CHAPSAL, Madeleine. -
Le charme des liaisons. Le livre de poche, février 2008.
** KENNEDY, Douglas. -
Les désarrois de Ned Allen. Pocket, avril 2008.
*** BENACQUISTA, Tonino.
Le serrurier volant. Folio, mai 2008.

samedi 26 juillet 2008

Débordée par l'été...

... mais quand même un peu là. J'userai donc des paroles d'autres avant moi pour camoufler mon absence en ces lieux.



"Le bonheur, c'est de continuer à désirer ce qu'on possède."*


Voilà, c'est dit...
Sur ce je vous souhaite une bonne journée !


* Saint Augustin.

samedi 19 juillet 2008

Je cite... - #4


Voici venue l'heure de plomb,
Elle rappelle, à qui survit,
La neige aux victimes du gel :
D'abord un frisson, puis une stupeur - enfin, l'abandon*.


* Emily Dickinson, Poèmes, traduit de l'américain par Guy Jean Forgue, Aubier, 1970 et cité par Douglas Kennedy dans Rien ne va plus édition citée dans mon message précédent (là en dessous), page 441. Merci pour ça aussi, Monsieur Kennedy.

vendredi 18 juillet 2008

Rien ne va plus

Vous avez l'air concentré alors je poursuis sur ma lancée !

Encore un livre de Kennedy ! Celui-ci se déroule à LA au sein du Hollywood où règne le m'as-tu vu et où seule l'apparence compte.

Et là encore, je vous le conseille. C'est succinct comme explication, j'en conviens mais en dire plus et vous raconter l'histoire ne m'intéresse pas. Ce que j'aime dans un livre, ce sont les émotions. Et puis vous le racontez vous enlèverais le plaisir de le lire par vous-même, non ?

Alors oui, l'histoire est bien ficelée une fois encore. Pleine de rebondissements, à la hausse comme à la baisse, et c'est terriblement haletant !

Mais ce qui est encore plus fort chez Kennedy, que j'aime et que je redoute en même temps, et dont je voulais vous parler encore une fois : c'est la fin de ses bouquins. Rarement un écrivain m'a surpris à deux pages de la fin, à l'instant même où on se dit :"Okay, bon bah, voilà". A l'instant où la fin est proche, il fait monter l'émotion... encore !

Alors bien sûr sorti du contexte, c'est peut être moins fort. Qu'importe, ses phrases me plaisent. Je vous les livre donc et pourrais ainsi à nouveau m'en délecter.

A l'histoire des trois petits cochons sans grand méchant loup, Kennedy répond "ça ne marche vraiment pas... (...) Parce qu'une "histoire", c'est un drame. Le vôtre. Le mien. (...) Tout est récit, et le simple fait de conter, de narrer, renvoie à cette vérité première : nous avons besoin de crise, d'angoisse, d'attente, d'espoir, de la peur de se tromper, de soif de la vie que nous pensons vouloir et de la déception que nous inspire celle qui est la nôtre. D'un état de tension qui nous fasse croire à notre importance, à notre capacité à aller au-delà du trivial. Du constat que nous restons constamment dans l'ombre du Grand Méchant Loup, même si nous avons tenté de le nier. De la menace qui se tapit derrière le moindre geste, la moindre décision. Du danger que nous constituons pour nous-mêmes."

C'est sur cela qu'il construit ses romans : le qui suis-je sans réponse, éternel insatisfait.

Et la réponse vient toujours. Toujours la même :

A un moment il faut cesser de se "laisser obséder par ces questions impossibles", ignorer "la futilité de toute chose" et ne plus essayer "d'imaginer ce qui aurait pu être".

Il faut assumer et continuer à vivre.


KENNEDY, Douglas. - Rien ne va plus. Pocket, septembre 2007.

La poursuite du bonheur

Bon bah j'crois que nous sommes déjà "d'ici peu" donc je m'y colle et je vous parle de La poursuite du bonheur* de Douglas Kennedy.

C'est une saga sur plusieurs générations, à la manière de Middlesex de Jeffrey Eugenides (bon, très bon livre aussi), qui se dévore. Quoi de mieux que de regarder défiler la vie de "simples mortels" ?

Je me suis régalée à découvrir Kennedy détailler l'ambiguïté des sensations humaines qui tend à coup sûr à "une insatisfaction permanente à propos de qui on est et de ce dans quoi on s'est retrouvé" (thème récurrent chez Kennedy).

Et puis, il y a l'amour et la relation à soi dans un couple, notre image de nous-même vu au travers des autres sans quoi nous ne sommes pas, l'individualisme dans un pays conformiste (ne "pas faire de vague, jamais s'écarter des conventions sociales, ne jamais mettre en doute le système")... Et j'en passe !

Arrrffff... Et il y a aussi le déterminisme chez Kennedy : "C'est par nos choix que nous nous définissons. [Marrant, cela me rappelle quelqu'un...] Ce sont eux qui nous forcent à assumer ce que nous sommes réellement, nos aspirations, nos craintes, nos exigences morales. Souvent, nous faisons le mauvais choix. Ou bien, (...), nous sommes discrètement héroïque en faisant le bon choix tout en sachant qu'il risque de remettre en cause tout ce que nous avons créé dans le monde".

Et enfin, dans les livres de Douglas Kennedy, il y a ces conclusions :

"Quand est-ce que ça va lui tomber dessus ? (...) A quel stade va-t-il découvrir l'énorme, la radicale inanité de tout cela ? Comprendre qu'on se trompe toujours, quoi qu'on fasse ? La plupart d'entre nous sont bourrés de bonnes intentions et pourtant nous n'arrivons qu'à décevoir les autres, et nous-mêmes. Que reste-t-il, alors, sinon essayer encore ? C'est la seule chance qui nous reste. Vivre, c'est essayer."

On ne vit qu'une fois alors que ce n'est qu'un essai.

Dommage ... ou pas en fait !

Mais bon sang, lisez-le et parlons-en :)


* KENNEDY, Douglas. - La poursuite du bonheur. Pocket, juin 2003.

Exorciste ! Donnez moi un exorciste...

J'adore ce titre mais après être allée consulter la définition du terme "exorciste", je me dis que je vais faire avec mon mal...

Un exorciste est une personne qui exorcise (ah bah ouais d'accord, j'comprends mieux...), soit celui qui a le pouvoir de repousser, de chasser un mal physique ou moral.

Mon mal n'est pas physique, il eut pû donc être moral. Mais est-ce vraiment un mal ? Et veux-je vraiment que l'on m'en détache ?


Et bien, non ! 5ème livre de Douglas Kennedy que je termine et franchement... je suis accroc des écrits de cet auteur !

Les charmes discrets de la vie conjugale que l'on ne présente plus. Puis Une relation dangereuse et La poursuite du bonheur (dont je pense vous parler d'ici peu). Et enfin, en ce mois de juillet : L'homme qui voulait vivre sa vie, sur un thème proche de celui abordé par Benacquista dans Quelqu'un d'autre, et, achevé ce soir, Rien ne va plus (dont je pense également parler d'ici peu également).

De toute la biblio de Douglas Kennedy, il semble m'en rester quatre à lire. Quatre ! Seulement quatre... J'en ai déjà acquis deux et il m'en reste deux à acquérir...

Trop peu...

Je suis comme tout un chacun pris dans un bon livre : je précipite la lecture tant elle est prenante et une fois la fin de plus en plus proche, je ralentis.

Pas encore assez.

Finalement, cet exorciste, je n'en veux pas. Cet écrivain est trop bon. Qu'il écrive encore. Et puis s'il faut, pour patienter, je les relirai encore et encore...

Lisez le, j'vous dis !