samedi 24 mai 2008

Le doute

Je crois que pour une telle journée, vu mon état d'esprit et le temps, il n'y a pas meilleur sujet.

Alors, le doute. C'est quoi t'est-ce ?
Une déf', une déf', une déf' !!!
Okay, si vous insistez.

Consultation faite du CNRTL et de mon nouveau meilleur ami le Littré en ligne, voici donc des bouts de trucs livrés à la réflexion (la votre mais aussi et surtout la mienne).

Le doute est d'abord un état naturel de l'esprit qui s'interroge, caractérisé à des degrés différents soit par l'incertitude concernant l'existence ou la réalisation d'un fait, soit par l'hésitation sur la conduite à tenir, soit par la suspension du jugement entre deux propositions contradictoires.

A cette première vue, je dirais ça tombe bien, c'est comme ça que je le ressens et ça me rassure de lire que cet état est naturel. Dans mon acception du terme naturel... Sauf qu'il m'a pris de vérifier et que naturel se définie comme suit : "Qui est dans, appartient à la nature ; qui n'est pas le produit d'une pratique humaine. "

Alors le doute n'est pas le produit d'une pratique humaine mais est dans la nature humaine... Chouette... Moi qui croyais pouvoir m'en défaire ! Je suis mal barrée alors, ce n'était pas m'en défaire le but mais m'en accommoder ! Cette recherche sur le doute n'aura pas été vaine.

Bien, enfin, là n'était pas le sujet. Qu'est-ce que j'ai d'autre pour vous sur le doute...

Un proverbe :
Dans le doute, abstiens-toi. Je l'aime bien celui-là. Il ne me quitte jamais. Je ne dis pas que je l'applique tout le temps mais je ne dis pas non plus que je réagis tout le temps en pleine possession de ma raison... Je suis plutôt du genre nature humaine. Spontanée si vous préférez. Ce qui ne m'empêche pas d'être (trop) réfléchie.

...

J'étais en train de me demander comment je pouvais dire ça, que j'étais spontanée et réfléchie. Comment il m'était possible d'affirmer cela sans paraître paradoxale. Mais en fait, je viens de me comprendre moi-même : je suis spontanée dans ma nature et réfléchie dans ma pratique.

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer ?

Mais revenons au doute. C'est un sujet qui me plaît. Qu'est-ce que j'ai d'autre à vous fournir sur le sujet ? Du grain à moudre... Attendez que je "fouillatte"... Ah voui, v'là !

Ce que j'aime bien dans le doute aussi, c'est Descartes et son doute méthodique*.
Sa façon de voir les choses m'a beaucoup aidé à un moment (merci à celui qui me l'a fait découvrir ;-)).
Cette attitude du sujet pensant qui considère tout jugement sur tout objet de connaissance comme douteux afin de tendre vers la plus grande certitude possible, la certitude première étant celle du sujet pensant lui-même.

Je n'en suis pas encore à la phase certitude en toute chose mais je chemine.
Quant à la certitude première : je dirais okay pour le pensant (mes maux de crâne en atteste), reste à me convaincre de la qualification du sujet.

Je m'égare à chaque fois, c'est dingue... Il est peut être temps que je m'arrête.
Encore, encore, encore !

Ah oui ? D’accord ! De toute façon, je n'avais pas trop envie de m'arrêter là.


Wikipédia nous en parle aussi : le doute est une interrogation. Il peut être le pressentiment, l’impression d’une réalité différente. Il s’oppose à la certitude, notion de ce qui est sûr et qui n’est pas discutable.

Ah bah oui, pas de bonne définition sans en référer à l'antonyme et ça moi, j'adore. Parce que ce n'est jamais vraiment complètement différent et toujours irrésistiblement critiquable.

Voyez-vous le doute s'oppose à la certitude. Dit comme ça, je suis d'accord. Et le doute, ultime interrogation, s'oppose à la certitude, notion même de l'indiscutable ? ...

Donc le doute est discutable. Mais si je n'ai pas envie que vous le discutiez mon doute ! C'est le mien et il m'appartient tel que je l'ai conçu et je refuse que l'on me le dispute !

Et la certitude est indiscutable. Pourquoi mon doute serait discutable et pas votre certitude ? Pourquoi votre certitude serait la bonne et mon doute le chien dans un jeu de quilles ?

Et puis d'abord, comment pouvez vous dire que la certitude est indiscutable quand c'est le doute même qui y mène ? Si le doute est discutable et que le doute mène à la certitude alors la certitude ne serait-elle pas,
au fond, discutable, puisqu'à établir, et le doute indiscutable puisque nécessaire ?

Et puis "qu'y a t-il de mal à douter ? Comment se prétendre capable de tout voir en noir et blanc quand la condition humaine se décline dans d'innombrables nuances de gris ? Les êtres les plus proches de nous prennent des initiatives qui nous laissent pantois, et à notre tour nous réagissons d'une manière que nous ne comprenons pas entièrement. Alors oui, le doute..."**


Et c'est donc, sans transition, que je vais conclure sur le proverbe le plus usé de la création : il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis (ou plus joliment dit : il n'y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre).


Sur ce, doutez bien !



* Le discours de la méthode.
** Les charmes discrets de la vie conjugale.

2 commentaires:

  1. le doute, la dualité....il y a effectivement tant à dire dessus...
    c'est intéressant de douter si cela nous aide à chercher, mais si cela nous fait tomber dans la paralysie d'acte c'est un gros problème

    en psychosomatique on appelle ça le conflit du mouton : car le mouton qui a perdu son troupeau, s'il ne sait pas choisir la direction qu'il va prendre, de stress il se paralyse et tombe sur place
    si le troupeau se rapproche de lui, rassuré il va se remettre sur ses pattes (le mouton fait donc une crise d'angoisse)

    RépondreSupprimer
  2. Dur, dur, en effet, de trouver le bon équilibre entre certitude et doute.
    Ni trop, ni trop peu !
    Compliqué la vie !! :-)

    Merci pour cette information. C'est très intéressant !

    RépondreSupprimer